[…] Après des mois de tension extrême entre le David et le Goliath de l’automobile allemande, reflet d’une guerre fratricide entre les deux branches rivales de la famille, l’opération échoue en 2009, sur fond de crise financière mondiale. C’est finalement VW qui rachète Porsche, aux abois.
Ce fiasco financier va faire perdre à la famille le contrôle direct de Porsche, mais également sceller son influence sur VW. Car la holding familiale, qui n’avait jamais été actionnaire du groupe jusque-là, détient désormais la moitié du capital du constructeur de Wolfsburg.
C’est à partir de ce moment que trois pôles de pouvoir se dessinent au sein du conseil de surveillance de VW : celui du capital, dominé par la turbulente famille Porsche-Piëch, celui des salariés, à travers le puissant comité d’entreprise, et celui du Land de Basse-Saxe, qui détient une minorité de blocage. Les compromis, peu transparents, entre ces trois piliers, sont le terrain marécageux sur lequel s’est développé le scandale des moteurs diesel truqués, en 2015.